Notes de lecture

ESPANHOL
1 - La cuestión expuesta en el texto:
La autora comienza su texto proponiendose problematizar la idea de "avance del inconciente: avances lacanianos del inconciente freudiano". ¿ La idea de avance modifica el concepto de inconciente ? ¿ Existiria un inconciente freudiano y otro lacaniano ? "¿... hay, de hecho, avance com respecto al inconciente freudiano, o esa tentativa de mostrar el inconciente implica, apenas en un desarrollo teórico ?".

2 - Desarrollo:
El desarrollo de las ideas se dá de manera que la cuestión acaba, inevitablemente, desplazandose para otra cuestión: Que es el psicoanálisis ? "Se puede considerar que la introdución de los tres registros de la realidade humana - lo Real, lo Simbólico y lo Imaginário - implica en un nuevo paradigma, que nos coloca de frente a un nuevo psico-análisis ?" La autora dice que no cree en esto. Nos hace recordar que Lacan desarrolla su doctrina para responder, sempre, a una misma cuestión: ¿ que es la experiencia analítica ?, ¿ que es lo que la impulsiona ? Considera que, en el trayecto lacaniano, la indagación contínua es la única manera de definir al próprio psicoanálisis. Aqui, recuerda la afirmación de Lacan, en el año de 1978, de que hay una imposibilidad de verdaderamente se encontrar una respuesta para esa definición, a no ser mediante la solicitud de análisis a un analista: "es entre un analista particular y um analisado que esa respuesta puede ser buscada y, quien sabe, encontrada". Esto sugiere que en esa búsqueda el psicoanálisis progresa en su teorización. En cuanto al inconciente propriamente dicho, la autora considera la ambiguedad de Lacan, en su relación con el texto freudiano, en los últimos anos de sus enseñanzas. Sobre esto coloca que "en la Overture de la section clinique (1977), son apuntadas las incertidumbres en que se encuentran el psicoanalista e se puede deduzir que, en gran parte, son consecuencias de una no clareza de la diferencia, por el colocada, en cuanto al inconciente freudiano". Alli, "Lacan llega a afirmar que el inconciente no es de Freud, sino de Lacan, aunque el campo sea freudiano, y esto por el hecho de Freud no haber hecho como el hizo, o sea, no haber aislado el inconciente por la función del significante..." Un punto a ser destacado, aún en el desarrollo, se refiere al registre sobre la afirmación de Lacan, en 1978, en la Overture du séminaire, le 10-11-78, donde el dice que el hecho de haber permanecido en este trabajo de desvendar el inconciente lo condujo, progresivamente, a realizar una presentación del inconciente como siendo de la orden matemática, topológica.

3 - Conclusión-tesis: "El psicoanálisis progresa ... pero el inconciente permanece freudiano, no progresa, y, por eso, Lacan acude a lo que hay de mas avanzado en la matemática para intentar, una vez mas, definirlo".


FRANCAIS
1) Question du texte:
L'auteur commence le texte proposant de problématiser l'idée d'avance de l'inconscient: "avance lacanienne de l'inconscient freudien". L'idée d'avancée modifie le concept de l'inconscient ? Est-ce qu'il existerait un inconsciente freudien et un lacanien ? "Il y a, en efait, avance par rapport à l'inconscient freudien, où cette tentative de montrer l'inconscient implique à peine un développement théorique ?"

2) Développement:

Le développement se fait d'une manière que la question se termine, inévitablement, Se déplaçant à une autre : qu'est-ce que la psychanalyse ?
"Peut-on considérer que l'introduction de trois dimension caractérisant de la réalité humaine - le Réel, le symbolique et l'imaginaire - implique un nouveau paradigme qui nous place à une nouvelle psychanalyse ?"
L'auteur dit ne pas croire à ça. Elle nous rappelle que Lacan a développé sa doctrine pour répondre toujours à une même question: qu'est-ce que l'expérience analytique ? Quel est son ressort ? Elle considère que, dans le parcours lacanien, le questionnement continue l'unique manière de définir la propre psychanalyse. Ici elle rappelle l'affirmation de Lacan en 78, qu'il y a une impossibilité de trouver réellement la réponse à cette définition, si ce n'est a travers de la demande d'analyse à un : "c'est entre un analyste particulier et un analysant que cette réponse peut être recherchée et qui soit trouvée. Cela suggère que dans cette recherche, la psychanalyse avance dans sa théorisation.
Quant à l'inconscient proprement dit, l'auteur considère l'ambiguïté de Lacan, dans sa relation avec le texte freudien, dans les dernières années de son enseignement. A propos de ça elle dit que "dans l'overture de la section clinique (1977), sont montrées de incertitudes dans lesquelles sont les psychanalystes et on peut déduire, qu'en grande partie, elles se doivent à un non éclaircissement de la différence, introduite par lui, en ce qui concerne l'inconscient freudien. Là " Lacan en arrive à affirmer que l"inconscient n"est pas de Freud, mais de Lacan bien que le domaine soit freudien, et ceci du fait que Freud n"a pas procédé comme lui, c"est à dire qu"il n"a pas isolé l"inconscient pour la fonction du signifiant... "
Un aspect à être noté, aussi dans le développement se réfère à l'observation sur l'affirmation de Lacan, en 78, à l'occasion de l'ouverture du séminaire, le 10-11-78, où il dit que d'avoir passé beaucoup de temps sur ce travail de découverte de l'inconscient l'a conduit progressivement à réaliser une présentation de l'inconscient sous une forme mathématique, topologique.

3) Conclusion-thèse : " La psychanalyse avance ... mais l"inconscient continue freudien, lui n"avance pas, et c"est pour cela même que Lacan recourt à ce qu"il y a de plus avancé dans la mathématique pour tenter, une autre fois, de le définir ".


PORTUGAIS
1 - Questão do Texto:
A autora inicia o texto propondo-se a problematizar a idéia de "avanço do inconsciente: avanço lacaniano do inconsciente freudiano". A idéia de avanço modifica o conceito de inconsciente ? Existiria um inconsciente freudiano e um lacaniano ? "... há, de fato, avanço quanto ao inconsciente freudiano, ou essa tentative de mostrar o inconsciente implica apenas um desenvolvimento teórico ?".

2 - Desenvolvimento:
O desenvolvimento se dá de forma que a questão acaba, inevitavelmente, deslocando-se para uma outra : O que é a psicanálise ? "Pode-se considérer que a introdução de três registros da realidade humana - o Real, o Simbólico e o Imaginário - implica em um novo paradigma que nos coloca frente a uma nova psicanálise ?" A autora diz não crer nisto. Lembra-nos que Lacan desenvolve sua doutance para responder sempre a uma mesma questão: o que é a experiência analítica ? Qual a sua mola ? Considera que, no percurso lacaniano, a indagação contínua é a única maneira de definir a própria psicanálise. Aqui, lembra a afirmação de Lacan, em 78, de que há uma impossibilidade de verdadeiramente encontrar-se a resposta para essa definição, a não ser mediante a demanda de análise a um analista: "é entre um analista particular e um analisando que essa resposta pode ser procurada e, quem sabe, encontrada". Isto sugere que nessa procura a psicanálise avança na sua teorização. Quanto ao inconsciente propriamente, a autora considera a ambiguidade de Lacan, na sua relação com o texto freudiano, nos últimos anos de seu ensino. Sobre isto coloca que "na Overture de la section clinique (1977), são apontadas incertezas em que se encontram os psicanalista e pode-se deduzir que, em grande parte, são decorrentes de uma não clareza da diferença, por ele colocada, quanto ao inconsciente freudiano". Aí, "Lacan chega a affirmer que o inconsciente não é de Freud, mas de Lacan, ainda que o campo seja freudiano, e isso pelo fato de Freud não ter feito como ele fez, ou seja, não ter isolado o inconsciente pela função do significante..." Um ponto a ser destacado, ainda no desenvolvimento, refere-se ao apontamento sobre a afirmação de Lacan, em 78, na Overture du séminaire, le 10-11-78, onde ele diz que ter permanecido nesse trabalho de desvendar o inconsciente o conduziu progressivamente a realizar uma apresentação do inconsciente como sendo da ordem matemática, topológica.

3 - Conclusão-tese: "A psicanálise avança ... mas o inconsciente permanece freudiano, ele não avança, e, por isso mesmo, Lacan lança mão do que há de mais avançado na matemática para tentar, ainda uma vez mais, defini-lo".

lecture de ARLETE MOURÃO

 

L'INCONSCIENT AVANCE ?

L'inconscient ne se laisse plus faire comme au temps de Freud et c'est là le grand tournant, la révision déchirante à quoi, dans les années trente, a dû s'astreindre leur technique (1)

Que met Lacan sous la rubrique " années trente " ?
Et qu'y met l'auteur ?
S'agit-il du Freud des Nouvelles conférences …
ou des dérives " révisionnistes " de la psychanalyse
en instance d'américanisation supposée ?

Le titre-thème de ce congrès a fait germer en moi une interrogation : pouvons-nous parler d'avancées de l'inconscient ?
Le tournant n'est pas une avancée,
plutôt un point de rebroussement … logique,
effet d'après-coup qui oblige à revenir en arrière …
pour éviter ce qui menace de se répéter en impasse théorique,
Cet équivalent du trauma subjectif … réveille.

D'avancées lacaniennes de l'inconscient freudien ? Je prétends faire une communication simple, c'est-à-dire, me demander ce que peut être cette avancée de l'inconscient. Et à partir de là, rapporter cette préoccupation au moment que nous vivons : avançons-nous ou stagnons-nous, prisonniers de la répétition ?

Deux questions claires !

Beaucoup défendent l'idée de la modification de l'inconscient. Joël Dor dit même que Lacan a relancé l'inconscient freudien, le plus loin qu'il ait pu (2). Et nous savons que Lacan a affirmé en 1976 : ..." Cette année, avec cet insu que sait de l'une bévue, j'essaye d'introduire quelque chose qui va plus loin que l'inconscient " . (3)

Nous ne sommes rodés à citer Joel Dor,
Prisé jadis par les étudiants en psychologie.
Voie d'entrée de l'enseignement de Lacan outre Atlantique ?

Nous pouvons penser que la seconde topique représente un pas en avant par rapport à la première et que la conceptualisation de la pulsion de mort a été décisive pour la compréhension de la condition humaine que Freud nous a offerte, c'est-à-dire que nous avons observé une évolution dans la théorie.

C'est le moins que l'on puisse dire !
Une évolution linéaire ? Non !
Une révolution des perspectives ? Oui !

Néanmoins, il n'y a rien qui puisse abolir cette capacité qu'ont les premiers textes, comme L'interprétation des rêves et Psychopathologie de la vie quotidienne, de nous transmettre la notion de l'inconscient.

Sauf à être développé l'argument ne porte pas.
Que la seconde théorie des pulsions n'invalide pas la pertinence de la première,
comme la seconde Topique n'invalide pas la première … c'est évident !
Mais comment exploite-t-on ce paradoxe d'un pas en avant
qui modifie la pertinence de celui qui le précède ?

La science avance et nous présente des théories qui dépassent d'autres théories. Thomas Kuhn dans son livre A estrutura das revoluções científicas (4)[ The structure of Scientific Revolutions ] introduit le concept de paradigme pour rendre compte des avancées dans le domaine de la science. Quand une science est en crise, un nouveau paradigme voit le jour.

Là encore, notre collègue renvoie " le tournant "
(des années 20 et 30 selon moi)
à une crise, sans rien en dire …

Nous nous demandons, dans un texte que nous intitulons O paradigma lacaniano (5)[Le paradigme lacanien], si de fait nous pouvons considérer que l'introduction des trois registres de la réalité humaine, le Réel, le Symbolique et l'Imaginaire, a impliqué un nouveau paradigme, qui nous place devant une nouvelle psychanalyse.

Oui Urania a raison :
Lacan va prendre appui sur le Freud des années 20,
pour mener à bien le tournant que Freud esquisse
sans réussir pourtant à le négocier véritablement.,
faute d'une théorie du signifiant ou de la structure subjective.

Mais elle va trop vite quand elle saute de Freud à Lacan,
sans distinguer les heurts critiques sur lesquels l'un et l'autre butent.
Il y a un premier Freud et, coupure, un second,
… pareillement pour lacan

Nous ne le pensons pas, bien qu'il soit important de préciser que nous ne lisons pas Lacan à partir d'un amalgame Freud-Lacan.

Position " épistémologique " clairement affirmée,
Et les questions fleurissent :

Le mot amalgame semble méprisant, est-ce le cas ?
Et peut-on encore lire Lacan …
Sans prendre appui sur l'incessant dialogue Freud-Lacan.
Est-ce chez Uriana … position théorique ? idéologique ?

Nous considérons l'aspect créatif de sa doctrine, en mettant en relief l'une de ses inventions importantes pour notre champ : l'objet " a ".

Prendre acte de cette invention lacanienne ;
Justifie-t-il pleinement le rejet du supposé amalgame ?
Quels risques encourons-nous alors ?
Quels garde-fous seraient alors nécessaires
pour ne pas lire Lacan avec Lacan ?

Le verbe " avancer ", suivant le dictionnaire étymologique de la langue portugaise de Antônio Geraldo da Cunha, signifie " aller en avant, se porter en avant ". Il date du XVIIème siècle et vient du catalan " avançar ", qui dérive du latin abantiare, de abante avant, composé des prépositions latines ab et ante (6).

Equivoque du terme " avancer " …
dans sa double dimension spatiale et temporelle.

Le Petit Robert (7) indique qu'en Français le verbe date du XIIème siècle, du latin populaire abantiare, de abante, " pousser, porter en avant ". Le substantif " avance " date de la fin du XIVème siècle, " fait d'avancer, avantage, profit ", de " avancer ".

Dans la conférence prononcée le 8 juillet 1953 (8) sont présentés pour la première fois les trois registres de la réalité humaine, l'Imaginaire, le Symbolique et le Réel. Cette conférence occupe une place importante dans la lecture que Lacan se propose de faire du texte freudien.

Lacan rénove la lecture de Freud
en y important des registres non freudien :
la triade RSI.
Qui rend compte de la structuration de l'inconscient :
" comme un langage "

Elle est presque un manifeste, une prise de position.

Oui, mais si l'auteur nous le rappelle,
il ne nous dit pas en quoi
nous avons là un " manifeste ".

Il nous interroge sur ce qu'est donc cette expérience singulière entre toutes, qui va provoquer chez ce sujet des transformations aussi profondes. Il nous interroge sur ce que ce sont ces transformations et sur ce qu'est leur ressort. Il répond : toute l'élaboration de la doctrine analytique depuis des années est faite pour répondre à cette question. Et nous pouvons ajouter que Lacan, lui aussi va continuer dans cette direction qui consiste à donner une réponse à une question qui est toujours la même.

Expérience ? Modifications ? Ressort ,

Cette question de savoir ce qu'est la psychanalyse réapparaîtra à différents moments de son enseignement, ce qui réaffirme le fait que l'investigation est l'unique manière de définir la psychanalyse elle-même. Et lors d'un des derniers séminaires, le 10 janvier 1978, il en vient à affirmer qu'il est impossible de trouver vraiment une réponse à moins qu'il n'y ait une demande d'analyse et il précise : " si on me demande, à moi, une analyse "(9). C'est individuellement, entre un analyste et un analysant que cette réponse peut être recherchée et qui sait découverte.

Retour au vif du transfert ?

C'est ainsi que nous soulignons deux questions : qu'est-ce que l'inconscient ? qu'est-ce que la psychanalyse ?

Différencier ces deux questions,
La première théorique, la seconde clinique …
l'au-delà du principe de plaisir ne nous permettant plus par ailleurs
de réduire la psychanalyse à une discipline de l'inconscient,
version interprétation des rêves.

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Et nous allons donc soulever la question de l'idée d'avancée.

L'auteur ne semble pas prendre appui sur l' écart Freud/Freud,
quand il revient au cœur de son projet.

Prenons quelques textes postérieurs à 1975 que nous pouvons considérer comme le témoignage de la fin d'une vie.

Du Lacan inaugural (il avait alors 52 ans !),
Nous sautons au dernier Lacan (final ?)

Ce que nous allons trouver dans les mots de Lacan exprime l'ambiguïté de sa relation avec le texte freudien. Si d'un côté il affirme sa fidélité absolue envers Freud, il affirme aussi sa différence par rapport à celui-ci.

Oui, nous sommes là OK …
le dialogue (contradictoire) Freud/Lacan
ne procède pas de l'amalgame !

Est-ce là ambiguïté ? ambivalence ? ou lecture critique ?

Affirmations contradictoires qui font partie de la doctrine lacanienne.

Uriana intègre bel et bien
les particularités de la lecture (divisée ?) de Freud par Lacan,
à l'œuvre même de ce dernier …
contrairement à ce que les propos précédents pouvaient laisser croire.

Dans l'Ouverture de la section clinique (1977) il montre les incertitudes que les psychanalystes connaissent et l'on peut déduire qu'elles découlent d'un manque de clarté de la différence - qu'il y met - par rapport à l'inconscient freudien.

Phrase confuse ou mal traduite.

Il affirme même que :
" L'inconscient donc n'est pas de Freud. Il faut bien que je le dise.
Il est de Lacan. Ça n'empêche pas que le champ, lui, soit freudien. "

et cela parce que :
" Freud avait donc raison, mais on ne peut pas dire
que l'inconscient soit par lui vraiment isolé
comme je le fais par la fonction que j'ai appelée du symbolique,
et qui est pointée dans la notion de signifiant ".

Et il conclut finalement , que :
" la clinique psychanalytique doit nous aider
à relativiser l'expérience freudienne "
. (10)

Par ailleurs, cette même année,
dans C'est à la lecture de Freud, il a de nouveau affirmé :
" Il suffit d'ouvrir Freud à n'importe quelle page pour être saisi
du fait qu'il ne s'agit que de langage dans ce qu'il nous découvre de l'inconscient " .
(11)

Comment éviter le binaire simpliste
Freud bon clinicien,
Lacan meilleur théoricien ?

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Dans l'Ouverture de Séminaire, le 10 novembre 1978
(À Sainte Anne - Prof. Deniker) il fait un résumé de son parcours dans la psychanalyse qui est très utile pour notre réflexion et que nous allons résumer et commenter. Il commence en se référant à sa jeunesse, en 1954, quand il a prétendu, par son discours, retirer du freudisme tout ce qui le recouvrait. Il utilise le verbe " déblayer " qui suivant le dictionnaire Petit Robert signifie : " débarrasser (un endroit) de ce qui encombre " . (12)

Temps 1
Déblayer,
Travail propédeutique …
nettoyer les écuries d'Augias

Et il affirme avoir consacré six ans à ce travail de dévoilement de l'inconscient. Ce mouvement l'a conduit progressivement à réaliser une " présentation " de l'inconscient qui est celle d'un ordre mathématique.
En mettant l'accent sur le mot " présentation " il dit " présenter " les choses sous la forme, déjà engagée, du noeud borroméen. L'Imaginaire soutient le Réel, réalise le raisonnement mathématique, ce qui permet l'articulation de la topologie :
" Ce qui, sous le nom de topologie, donne sa consistance au raisonnement mathématique, fait partie du lien où le Symbolique et le Réel dépendent l'un de l'autre " . (13)

Temps 2 :
Présenter …
Mathèmes, Nœud Bo, Topologie

Le symbolique, le langage, est ce qui, par rapport au réel, peut être énoncé sous le nom de l'inconscient:
" L'inconscient, c'est le Symbolique, et c'est en cela qu'il tient au Réel (...) le Réel c'est l'impossible : il est tout à fait impossible que le langage régisse le Réel (...)
Cette prééminence du Symbolique sur le Réel, c'est ce qui constitue à proprement parler l'inconscient "
. (14)
Lacan conclut en affirmant qu'il s'est servi de la topologie, ce qu'il y a de plus avancé dans le raisonnement mathématique, dans sa tentative de comprendre et de " présenter ce qu'il en était de l'inconscient " . (15)
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Cet effort nous conduit à reprendre la question de laquelle nous sommes partis et à nous demander s'il y a en fait avancée quant à l'inconscient freudien, ou bien si cette tentative de montrer l'inconscient n'implique qu'un développement théorique. La théorie avance mais pas l'inconscient.

La théorie avance mais pas l'inconscient.

Notre conclusion : la psychanalyse avance, la théorisation suit comme glissement métonymique du désir du psychanalyste, mais l'inconscient reste freudien, il n'avance pas, et c'est à cause de cela que Lacan se sert de ce qu'il y a de plus avancé en mathématique pour essayer, encore une fois, de le définir.

Jolie définition du travail de théorisation
que " doit " produire l'analyste,
comme glissement métonymique du désir de l'analyste.

Dans sa réponse Uriana conclut comme Lacan.
Mais elle parle de l'inconscient, sans pleinement prendre en compte la bascule opérée par l'introduction de l'Au-delà du principe de plaisir ?

 

  1. LACAN, Jacques, C'est à la lecture de Freud, in Petits écrits et conférences, 1954-1981, [s.n.t.], s/d., p. 347
  2. DOR, Joël, Inconsciente, Dicionário enciclopédico de Psicanálise : o legado de Freud e Lacan, Edité par Pierre Kaufmann, traduc. Vera Ribeiro, Maria Luiza Borges, Rio de Janeiro, Jorge Zahar editor, 1996, p. 264.
  3. LACAN, Jacques, L'insu que sait de l'une bévue s'aile à mourre. Session d'ouverture le 16 novembre 1976, inédit.
  4. KUHN, Thomas, A estrutura das revoluções científicas. São Paulo, Ed. Perspectiva, 1991.
  5. Peres Tourinho, Urania, O paradigma lacaniano, Mosaico de letras: ensaios de psicanálise, São Paulo, Editora Escuta, 1999, pag. 59 à 73.
  6. CUNHA, Antônio Geraldo da , Dicionário etimológico da língua portuguesa, Editora Nova Fronteira, Rio de Janeiro, 1992.
  7. ROBERT, Paul, Petit Robert 1, Dictionnaire alphabétique et analogique de la Langue française. Rédaction dirigée par A. Rey et Rey-Debove, 1987, Montréal, Sociétés Dictionnaires Le Robert, 1987, p.139.
  8. LACAN, Jacques, Le Symbolique, l'Imaginaire, le Réel, In. Petits écrits et conférences - 1954-1981 [s.n.t.]. p. 403-429.
  9. LACAN, Jacques, Le moment de conclure, Session du 1º janvier 1978, Inédit.
  10. LACAN, Jacques, Ouverture de la section clinique, in Petits écrits et conférences, 1945-1981, [s.n.t.]. s/d., pag. 166 à 172.
  11. LACAN, Jacques, C'est à la lecture de Freud, In. Petits écrits et conférences, 1945-1981, [s.n.t.]. pag. 346 à 354.
  12. ROBERT, Op. cit., pag. 450.
  13. LACAN, Jacques, Ouverture du Séminaire le 10 novembre 1978 (À Ste Anne - Prof. Deniker) in Petits écrits et conférences, 1945-1981, [s.n.t.]. pag. 579 à 580.
  14. Ibidem, pag. 580.
  15. Idem

lecture de YVES LUGRIN