Note de lecture

L'inconscient freudien, préoccupation de ce Congrès, ne se saisit que dans les formations de l'inconscient : le mot d'esprit a été élevé par Freud à ce statut.
Lire le texte d'Hector RÚPOLO " une étude de la particule ON dans le mot " famillionär " a été un plaisir. Ce plaisir du mot d'esprit fonctionne-t-il donc à tous coups. Est-ce donc si facile de se mettre en position de ce troisième personnage à qui l'auditeur du mot d'esprit se promet de le raconter ? Façon de se dire qu'on fait partie de " la boutique " selon l'expression de Lacan.
Mais ici se répète ce que Freud a aussi décrit : la surprise. La surprise n'est pas dans le néologisme, puisqu'il est bien connu, mais dans la trouvaille à propos des lettres ON déjà isolées par Freud dans f a m i l l i - o n - a i r e. Pour ce travail, Hector RÚPOLO utilise différents aspects de l'œuvre de Lacan.
Il précise d'abord en quoi tient l'efficace de la métaphore pour Heinrich HEINE lui-même qui en est le créateur ; il utilise le schéma lacanien pour préciser ce qui passe sous la barre : le " familiär " réussissant ainsi à se dégager de l'histoire familiale créant une œuvre qui deviendra plus " fameuse " que lui-même. En effet une partie de son œuvre est constituée de " leader " populaires : se préoccupe-t-on vraiment du nom de l'auteur de ce qu'on chante ?
En travaillant à partir de la particule ON déjà isolée par Freud dans un des rares schémas de son œuvre, Hector RÚPOLO remarque que par cette métaphore Heine n'en finit pas seulement avec son oncle SalomON, qui lui est proposé comme idéal par sa mère, mais aussi avec son père, SimsON. Il met ainsi en valeur la phonématisation, d'autant plus audible en français qu'elle s'écrit ONN : fait-il ainsi référence à une formulation plus tardive de Lacan, l'inconscient comme Réel ?
Heine en avait-il pour autant fini avec le désir de sa mère ? L'efficace de cette création d'une liaison symbolique semble avoir donné lien à un style, style journalistique où il a été capable de " aperçus soudainement révélateurs " qu'il a mis au service de la traduction.
Il a émigré en France où il s'est consacré à des chroniques destinées à faire comprendre la vie culturelle française aux Allemands et vice-versa : problèmes de traduction comme dans ce Congrès, où nous avons affaire à ce qui passe et à ce qui reste.
Il a alors changé de choix d'objet sexuel, renonçant à sa cousine Amélie fille de SalomON pour épouser une femme française.
Il a donc vécu en France, alors que sa mère avait eu pendant son enfance une admiration pour Napoléon, celui qui avait donné certaines facilités aux juifs de leur ville. En France où son patronyme peut s'entendre " haine ", haine dont il a été poursuivi puisque le régime nazi faute d'avoir pu faire oublier son œuvre avait interdit la publication de son nom.

lecture de ANNIE SOTTY